Rwanda – santé reproductive : le rôle important des parents dans la prévention des grossesses précoces chez les jeunes
La santé reproductive reste un défi préoccupant pour le gouvernement rwandais. Malgré les efforts déployés jusqu’à ce jour, les indicateurs restent toujours alarmants. L’analyse situationnelle réalisée a démontré que la santé reproductive dans le pays est caractérisée par un grand nombre des grossesses non-désirées chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, une prévalence contraceptive très faible et un taux très élevé d’avortements provoqués et souvent mortels chez les adolescentes.
C’est dans ce contexte vendredi le 24 Decembre à Kigali, l’organisation « Hope for Rwanda » avait des formations sur la santé reproductive sexuelle des jeunes filles qui vont plus tard former ses camarades quotidiennement dans leurs environnements respectifs sur la vie reproductive pour assurer leur croissance équitable.
L’éducation sexuelle reste un secret au sein des familles africaines plus principalement au Rwanda. Ce qui entraîne des grossesses non-désirées chez les jeunes filles à l’âge de la puberté, selon Madame Mutesi Betty , représentante du conseil d’administration de Hope for Rwanda
«Les conséquences de ces violences sexuelles sont énormes pour les jeunes filles, mais aussi pour le pays : des problèmes psychologiques, la torture, la misère, l’abandon de l’école, le rejet et la maltraitance par les parents et les familles, les mariages précoces, les infections par des maladies sexuellement transmissibles », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, Madame Mutesi a plaidé pour une grande participation régulière du gouvernement à tous les niveaux pour sensibiliser les parents et les jeunes filles sur les effets néfastes des grossesses précoces et d’avoir des conversations sur la santé reproductive avec leurs enfants en premier lieu enfin d’assurer une croissance équitable de leur enfants.
Quant à Helene Niwemugisha, une jeune fille formatrice sur la santé reproductive depuis trois ans, au cours d’un entretien avec Imburi Phare Media, a fait savoir que l’absence ou l’insuffisance de l’information sur les droits sexuels et reproductifs, est la cause principale des grossesses non désirées chez les jeunes filles rwandaises car la culture reste un obstacle qui empêche les familles à se prononcer sur ce phénomène.
«Nous encourageons des jeunes filles à consulter les médecins car les autorités en charge de la santé ont mis en place sur tous les centres sanitaires et hôpitaux du pays, un service réservé aux jeunes filles de plus de 15 ans pour avoir des informations nécessaires en ce qui concerne la santé reproductive et des conseils sur la prévention des grossesses non désires », a expliqué Niwemugisha.
Au Rwanda, plusieurs programmes ont été initiés en matière de la protection des jeunes filles rwandaises notamment «Innovation Accelerator » (iAccelarator) lancé par Imbuto Foundation, un programme qui vise à explorer de nouvelles façons d’aborder les grands problèmes en matière de santé sexuelle et reproductive tout en stimulant l’entreprenariat social chez les jeunes.
Antoinnette Umutesiwase, 18 ans, a expliqué que cette formation est de grande importance concernant sa conduite quotidienne. Elle a fait savoir qu’elle a traversé des moments difficiles auprès de sa famille après avoir tombé enceinte. « J’ai eu de la maltraitance, de la torture, du manque de confiance et d’amour », a-t-elle révélé.
L’ONG «Hope for Rwanda » axe ses interventions sur quatre programmes de base, notamment, l’éducation sur l’entreprenariat et la santé reproductive des jeunes, le soutien psychosocial, l’aide en justice et l’autonomisation économique avec un programme transversal d’appui de recherche et de plaidoyer.
Gilbert Cyiza, Imburi Kigali